Comment reconnaître et soigner l’acné à la ménopause ?

par Nadine | 29 août 2024 | Dermatologie

A la ménopause, la chute hormonale s’accompagne chez les femmes de manifestations inconfortables. Parmi elles, l’apparition ou la résurgence de l’acné à un âge où l’on croyait s’en être définitivement débarrassé. Quelle est la cause de cette pathologie inflammatoire et comment y remédier?

Pourquoi a-t-on de l’acné à la pré-ménopause et ménopause ?

Processus naturel de la vie d’une femme, la péri ménopause puis la ménopause sont l’expression   d’une fluctuation puis d’un arrêt de certaines hormones, les oestrogènes, qui dure entre deux à huit ans. Les symptômes vont des bouffées de chaleur, aux insomnies en passant par la chute des cheveux ou la prise de poids.

Ce que l’on sait moins, c’est que la carence hormonale provoquée par la baisse des taux d’oestrogènes a également un impact significatif sur la barrière cutanée. Chez certaines femmes, la peau est sèche et déshydratée ainsi que le vieillissement cutané s’accentuent avec l’installation des rides du visage. Pour d’autres, la chute des estrogènes s’accompagne de boutons et comédons, traduisant la (ré) apparition d’une acné du visage , dès 45 ans.

L’effet des changements hormonaux sur la peau

La peau est le plus grand organe du corps humain. Si elle a une fonction de protection et de régulation thermique, elle est aussi la cible des changements hormonaux induits par de la ménopause. Le déséquilibre des taux d’hormones est l’un des facteurs majeurs de l’acné à la ménopause.

Acné hormonale : excès d’hormones mâles

Lors de ménopause, le taux d’œstrogènes chute rapidement ce qui a pour conséquence une augmentation relative du taux d’hormones androgènes, avec un impact direct sur la sécrétion de sébum par la glande sébacée. Cette hyperandrogénie peut se manifester de diverses façons : la pilosité au visage chez les femmes ménopausées, une alopécie parfois importante ( on parle d’effluvium télogène),  une production excessive de sébum qui déséquilibre le microbiome cutané. En période de périménopause, l’acné sur le visage ou le tronc se reconnaît par l’apparition de comédons, de microkystes, de lésions inflammatoires, de pores dilatés sur le visage de certaines femmes.

Peau fragilisée passé 50 ans

Au vieillissement chronologique, s’ajoute, après 50 ans, le vieillissement hormonal de la ménopause. Le renouvellement cellulaire se fait moins vite, la peau perd de son éclat, la production du collagène et d’élastine, qui procurent à la peau son élasticité et sa fermeté, diminuent. Résultats, la peau s’affine et s’affaisse, les rides et les tâches apparaissent. Ces modifications de la peau sont majorées par l’exposition de la peau à l’exposome comme la pollution, le tabac, les rayonnement UV. On considère actuellement que la génétique n’est responsable que de 20% du vieillissement.

Quels sont les traitements dermatologiques envisageables ?

Des études ont montré que seulement 25% des femmes souffrant de symptômes liés à la ménopause consultent un médecin. Pourtant, la prise en charge par le dermatologue et le gynécologue permet de traiter les signes inhérents à la ménopause.

Le dermatologue dispose de différentes stratégies pour lutter contre l’acné de la ménopause qui présente la particularité d’être souvent excoriée, ce qui induit des cicatrices superficielles, voire des cicatrices en creux.

Les traitements thérapeutiques

La stratégie thérapeutique dépend de la sévérité de l’acné, de la présence ou non de cicatrices :  un traitement local seul ou accompagné d’un traitement par voie orale.

Les traitements locaux ont pour but de :

Réduire les microkystes, les points noirs et d’agir sur les cicatrices superficielles : isotrétinoïne locale, l’adapalène.

Assécher les lésions inflammatoires : peroxyde de benzoyle, traitement locaux antibiotiques, acide azélaique.

En cas d’acné sévère, un traitement par orale est nécessaire, antibiotiques de type cyclines, voire isotrétinoïne.

Au DermoMedicalCenter, nous disposons également de traitements par la photomodulation LEds, le traitement Kleresca acné efficace à la fois sur les lésions inflammatoires mais aussi sur les cicatrices superficielles. Ce type de traitement est particulièrement apprécié des patientes qui déjà essayé de multiples traitements et cherchent des alternatives efficaces.

Lorsque cela est possible, la mise en place d’un traitement par hormonothérapie substitutive (THS) par le gynécologue aide à améliorer la peau.

Les traitements locaux

L’acné de la ménopause présente des spécificités : nombreux micro-kystes et lésions cicatricielles liées aux manipulations. D’où l’importance des traitements physiques de l’acné tels que les nettoyages de peau et les peelings superficiels.

Les séances de nettoyage de peau dermatologique raccourcissent la durée du traitement. Cet acte médical n’a rien de commun avec un soin chez une esthéticienne. Il s’agit ici de traiter les microkystes, d’extraire les comédons et de limiter les poussées inflammatoires. En entretien de la peau,

le soin Hydra facial évite les récidives.

Les séances de peeling superficiel aux acides de fruits  améliorent l’aspect de la peau et éliminent les cicatrises superficielles de l’acné.

Les cicatrices en creux, plus profondes, sont traitées par des séances laser C02 fractionné, ou de laser Picoway resolve.

Y a-t-il des solutions naturelles ?

Outre les modifications hormonales de la ménopause, d’autres paramètres tels que le stress, des choix inappropriés de cosmétiques, ou l’alimentation influent sur les manifestations de l’acné à l’âge adulte.

Un diagnostic cutané complet grâce aux outils de métrologie cutanée du DermoMedicalCenter permet de ré équilibre la routine de soin.

La routine de soins

Les traitements anti-acnéiques locaux irritent souvent la peau. Une routine de soin «sur mesure» est donc importante pour la bonne observance du traitement et pour optimiser son efficacité.

Il faut opter pour un nettoyage doux, non agressif, biquotidien. Choisir des produits de soin avec une texture légère voire privilégier les sérums en cas d’inconfort lié à l’assèchement de la peau par les traitements locaux. Éviter les huiles de soin, qui peuvent être comédogènes et limiter les gommages.

Attention aussi à l’exposition au soleil qui est un faux ami: elle peut aggraver l’acné au retour des vacances et induire une hyperpigmentation des cicatrices.

Les moyens naturels

Les moyens « naturels » pour traiter l’acné n’ont jamais démontré scientifiquement leur efficacité. Cependant il peut être utile de rééquilibrer son alimentation en cas de consommation importante de sucres rapides car ils peuvent induire une augmentation de la sécrétion de sébum au niveau de la glande sébacée.


Partager cet article sur     Twitter   Facebook

Dans la même catégorie