QU’EST-CE QUE L’ACNÉ ?
L’acné est une maladie de la peau. Il s’agit plus précisément d’une inflammation des follicules pilosébacés. Située à la base des poils, les glandes sébacées sont chargées de sécréter du sébum (un fluide huileux) dans le follicule pileux afin de lubrifier les poils et la peau pour limiter leur dessèchement et les protéger. Dans le cas de l’acné, les glandes sébacées s’obstruent à cause d’un sébum devenu trop épais (dysséborrhée) ou sécrété en trop grande quantité (hyperséborrhée). Les follicules pilosébacés étant bouchés, le sébum s’évacue mal, d’où la formation de comédons, c’est à dire les points noirs (comédons ouverts) et les microkystes (comédons fermés). La rétention du sébum favorise également le développement d’une bactérie appelée le Cutibacterium acnes qui se multiplie dans le sébum et libère des substances inflammatoires. Apparaissent alors papules (élevures rouges) et autres pustules (boutons purulents). C’est l’acné.
QUELS SONT LES PROFILS LES PLUS TOUCHÉS PAR L’ACNÉ ?
L’acné touche généralement les adolescents au moment de la puberté. Il s’agit d’une affection hormono-dépendante, c’est à dire sous l’influence des hormones sexuelles. Néanmoins, il arrive que l’acné continue de faire des siennes à l’âge adulte. Chez 20% à 40% de la population, l’acné persiste voire débute après 25 ans. Chez la femme, elle se manifeste essentiellement au niveau du bas du visage et peut s’étendre jusqu’au cou. Chez l’homme, l’acné se concentre le plus souvent au niveau du dos.
QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES D’ACNÉ ?
Selon l’importance de la rétention de sébum et le degré d’inflammation des follicules pilosébacés, l’acné peut prendre diverses formes. On distingue généralement quatre types d’acné :
L’acné comédonienne
C’est la forme d’acné la plus légère. Elle se caractérise par une peau grasse et brillante, des pores dilatés, la présence de points noirs et de points blancs sous la peau. Elle apparaît le plus souvent sur le visage et plus rarement sur le dos. Les marques liées à l’acné comédonienne sont généralement minimes, voire inexistantes.
L’acné papulo-pustuleuse
L’acné papulo-pustuleuse, aussi appelée acné inflammatoire est une forme d’acné modérée qui correspond à un déséquilibre de la flore cutanée qui se met à sécréter des substances inflammatoires dans les follicules pilosébacés. Les comédons s’enflamment, entraînant alors l’apparition de papules et de pustules. Localisée en grande partie sur le visage, ce type d’acné peut laisser des cicatrices, ou encore de taches d’hyperpigmentation.
L’acné conglobata
L’acné conglobata, également appelée acné nodulo-kystique est une forme d’acné heureusement assez rare. Elle apparaît le plus souvent à la puberté, mais elle peut aussi se manifester plus tard. Elle se caractérise par de nombreuses papules et pustules qui fusionnent jusqu’à former des nodules ou des kystes douloureux, pouvant laisser des cicatrices importantes. Elle se développe surtout au niveau du visage mais peut parfois s’étendre aux épaules et au dos.
L’acné fulminans
Il s’agit d’une forme grave et très rare de l’acné. Les symptômes sont les mêmes que pour l’acné conglobata mais ils s’accompagnent d’une poussée brutale de fièvre à plus de 39°C et parfois d’une inflammation articulaire. Elle touche principalement les hommes et peut apparaître au début d’un traitement par d’isotrétinoïne ( Roaccutane® , Curacné®). Localisée sur le visage et le haut du corps, le risque de cicatrices et de problèmes de pigmentation est très élevé.
QUELLES SONT LES CAUSES DE L’ACNÉ CHEZ L’ADULTE ?
Les fluctuations hormonales
Chez la femme, il n’est pas rare qu’une poussée d’acné apparaisse quelques jours avant le cycle menstruel. La contraception, quelle que soit le type de pilule, améliore l’acné. L’arrêt de la pilule peut induire une nouvelle poussée d’acné dans les mois qui suivent. Le grossesse et la ménopause peuvent aussi être responsables de poussées.
La génétique
Il a été prouvé que la génétique jouait un rôle dans l’apparition de l’acné avec notamment des formes familiales d’acné. Si les deux parents sont atteints d’acné alors il y a de fortes chances pour que l’adolescent et ou le jeune adulte soit également touché.
Le stress
On suspecte le stress d’être un facteur déclenchant de l’acné. En effet, un grand nombre de cellules nerveuses sont situées près des glandes sébacées. Sous l’effet du stress, ces cellules produisent une substance appelée substance P, soupçonnée de stimuler la production de sébum.
QUELS SONT LES BONS GESTES POUR PRÉVENIR L’ACNÉ AU QUOTIDIEN ?
Si on ne peut pas toujours l’éviter, on peut néanmoins prévenir l’aggravation de l’acné en adoptant quelques règles d’hygiène simples.
Utiliser les bons cosmétiques
Une peau acnéique est une peau fragile sur laquelle doit être appliquée des cosmétiques adaptés. Il est tout à fait possible d’avoir une peau grasse, qui soit également sensible ou déshydratée. Il est important de bien identifier son type de peau avec un dermatologue avant d’investir dans des produits cosmétiques qui pourraient ne pas convenir. De façon générale, certaines solutions sont particulièrement déconseillées en cas de peau acnéique. C’est le cas des huiles essentielles et des crèmes hydratantes trop riches qui peuvent avoir tendance à obstruer les pores et à entretenir les problèmes d’acné. On évite aussi de décaper sa peau : les produits de nettoyage asséchants comme les savons ou les gommages déshydratent la peau, souvent déjà irritée par les traitements locaux. Côté maquillage, on privilégie les produits cosmétiques non comédogènes, on nettoie régulièrement ses pinceaux et autres applicateurs, et on se démaquille systématiquement avant de se coucher.
Surveiller son alimentation
L’alimentation est souvent mise en cause dans le déclenchement ou l’aggravation de l’acné. En effet, les sucres rapides favorisent la sécrétion de sébum par la glande sébacée : le chocolat, les barres énergétiques, les sodas, etc. Il est aussi conseillé de limiter les produits laitiers. Les autres régimes “sans” n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.
Attention à l’exposition solaire, ce faux ami
Lorsqu’elle est exposée(e) au soleil, la peau s’épaissit et le sébum s’enkyste. En principe, la peau s’améliore naturellement mais attention au retour de vacances…. On choisit un produit solaire spécifiquement formulé pour les peaux à imperfections ou à tendance acnéique.
Ne pas triturer les boutons
Facile à dire, c’est vrai. Mais il vaut mieux éviter des manipuler les lésions d’acné soi-même car cela augmenter le risque de cicatrices.
QUELS ONT LES DIFFÉRENTS TRAITEMENTS CONTRE L’ACNÉ ?
La consultation avec un dermatologue est essentielle pour établir un plan de traitement adapté à chacun(e). Le traitement ne peut réussir que s’il est rigoureusement suivi par le patient. En France, 50% des patients ne suivent pas correctement leur traitement.
Les traitements locaux
Dans la plupart des cas, le dermatologue commence par prescrire un traitement local, à appliquer correctement : sur une peau propre et sèche, et au rythme indiqué. Le traitement antiacnéique local se compose généralement d’un gel ou d’une lotion contenant un de ces principes actifs :
- – Le peroxyde de benzoyle ;
- – Des rétinoïdes locaux ;
- – De l’acide azélaïque;
- – Des antibiotiques locaux.
Pour les formes d’acné plus inflammatoires et/ou résistantes aux traitements locaux utilisés seuls, un traitement par voie orale peut être prescrit : antibiotique à faible dose, Zinc ou isotrétinoïne.
Les traitements en cabinet de dermatologie
En cabinet, plusieurs interventions peuvent être pratiquées pour permettre au patient de retrouver une belle qualité de peau :
– Le nettoyage de peau dermatologique
Le nettoyage de peau dermatologique est un véritable soin médical qui permet d’ôter les microkystes du visage et les points noirs. En pratique, il est effectué grâce à une lancette qui ouvre chacun des microkystes et un tire-comédon qui les évacue. Le nettoyage de peau peut être réalisé seul ou au décours d’une séance de peeling.
– Le peeling superficiel
Ce soin améliore la qualité de la peau et permet de traiter les cicatrices superficielles (rouges ou pigmentées) grâce à l’application de molécules à des concentrations plus ou moins fortes choisies en fonction de la sensibilité de la peau et des paramètres à améliorer : acides de fruits seuls ou associés à d’autres molécules, bêta acides de fruits, dépigmentant par exemple. C’est un véritable programme de soin qui nécessite entre 3 à 5 séances espacées de 2 à 3 semaines.
– Les LEDs
Les LEDs sont des lumières froides actives dont certaines longueurs d’ondes sont intéressantes pour traiter les lésions de l’acné. Les LEDs bleues sont efficaces sur les bactéries de l’acné et font régresser les lésions inflammatoires. Les LEDs rouges ont des effets anti-inflammatoires et aident à la régénération cellulaire. Les LEDs sont utilisées seules ou combinées à des séances de peelings. Plus nouveau, LEDs sont utilisées comme un véritable traitement physique de l’acné avec l’application d’un produit sur le visage qui potentialise les effets des LEDs sur la glande sébacée et sur la cicatrisation (traitement par photothérapie Alafast® ou photomodulation Kleresca®)
– Titan®, laser ablatif et peeling au TCA
Lorsque les cicatrices de l’acné sont plus profondes, d’autre méthodes peuvent être conseillées. La technique qui permet d’améliorer les cicatrices en creux modérées sans cicatrisation est le Titan®. Cette technologie utilise la lumière infrarouge pour stimuler la fabrication de collagène en chauffant la partie profonde de la peau sans cicatrisation.
Les autres techniques comme le laser fractionné ablatif ou le peeling au TCA permet de lisser la peau tout en stimulant la fabrication de collagène. Il faut prévoir 4 à 5 jours de cicatrisation pour le laser fractionné ablatif et une dizaine de jours pour le peeling TCA.