Entre 2 à 6 mois après une grossesse, une majorité de femme subissent une perte de cheveux, importante. Ce phénomène, bien que physiologique, ne doit pas être négligé et doit être pris en charge par le médecin quand cette chute est intense et/ou qu’elle persiste au-delà de 6 mois.
Quel lien entre la santé des cheveux et la grossesse ?
Durant la grossesse, une majorité de femmes constatent une amélioration de la qualité de leur chevelure, tant au niveau du volume que du diamètre des cheveux, qui est augmenté.
Cela s’explique par le fait que la femme enceinte présente des modifications hormonales importantes. L’augmentation importante du taux d’œstrogènes n’est pas la seule impliquée dans l’amélioration du cuir chevelu. Des modifications complexes des taux hormonaux de progestérone, prolactine, facteurs de croissance et cytokines (entre autres) sont aussi responsables de la belle santé des cheveux pendant la grossesse.
Rappelons que le cycle capillaire comprend 3 étapes distinctes. Durant la phase anagène, le cheveu est en pleine période de croissance, qui se stabilise au moment de la phase catagène. Enfin, la phase télogène correspond à sa chute programmée.
Les modifications hormonales de la grossesse entraînent une désorganisation du cycle de vie du cheveu, qui s’avère positive, car elle améliore la densité capillaire du cuir chevelu. Chez les femmes enceintes, la phase anagène se poursuit au-delà de la normale, c’est-à-dire que la période de croissance des cheveux se prolonge de manière significative. L’allaitement prolonge cette amélioration de la qualité de la chevelure.
Quelles sont les causes de la perte de cheveux pendant et après la grossesse ?
Après l’accouchement, beaucoup de femmes présentent une chute importante de cheveux, dans les deux à 4 mois qui suivent.. Cela s’explique par diminution synchrone des taux hormonaux pendant 6 à 24 semaines et peut, plus rarement, persister jusqu’à 15 mois.
Cette chute brutale des hormones fait passer de nombreux follicules pileux dans leur phase télogène. Ce phénomène constitue ce que l’on appelle un effluvium télogène aigu du post-partum.
Cette chute de cheveux peut durer de 2 à 6 mois après la naissance du bébé. Il s’agit, en fait, du rétablissement du cycle de vie normal des cheveux. En cas d’allaitement, l’effluvium sera retardé. Les changements hormonaux peuvent aussi affecter la nature de la fibre capillaire.
L’effluvium télogène peut, cependant, se produire en dehors de la grossesse et de l’allaitement. En effet, de nombreuses autres causes en sont à l’origine, telles que :
- la prise des corticoïdes, de bêta-bloquants ou d’anti-coagulants
- une intervention chirurgicale traumatisante
- une maladie grave, aiguë ou chronique
- un épisode de stress psychologique
- un régime hypocalorique strict
- une carence en protéines
Une carence en fer peut-elle être responsable d’une perte de cheveux ?
L’existence d’une carence en fer est systématiquement recherchée par un dosage de la ferritine, après un accouchement qui a pu induire une perte de sang importante. Cette carence peut majorer l’effluvium télogène post grossesse et être à l’origine d’une chute qui perdure.
Quelles différences entre l’alopécie du post-partum et l’alopécie androgénétique ?
L’alopécie androgénétique (AAG) et la chute des cheveux après la grossesse se rangent dans la catégorie des effluviums télogènes.. Pour l’AAG, ce sont certaines parties du cuir chevelu qui présentent une sensibilité exacerbée aux androgènes. Chez la femme, atteinte de l’AAG, la perte de cheveux concerne plutôt le sommet du crâne, au niveau de la raie médiane, et évolue d’une manière progressive. La qualité du cheveu se modifie également, devient plus fin jusqu’à disparaître.
L’alopécie post-partum, quant à elle, est due à la diminution des œstrogènes dans le sang. Elle reste diffuse et occasionne une perte globale de la densité de la chevelure. Au moment de les coiffer ou de les laver, les femmes peuvent ainsi perdre une grande quantité de cheveux, de l’ordre d’une poignée, ce qui peut les inquiéter. Cette chute après l’accouchement ne s’accompagne pas de signes particuliers au niveau du cuir chevelu.
Cependant, une alopécie androgénétique peut se révéler ou s’accentuer après une grossesse.
Quand s’inquiéter de cette chute de cheveux après la grossesse ?
L’alopécie post-partum reste un phénomène physiologique normal mais qui ne doit pas s’éterniser. Toute chute de cheveux persistante au-delà de 6 mois doit inciter à consulter le dermatologue.
Le dermatologue s’assure lors de cette consultation qu’il s’agit bien d’un effluvium télogène post grossesse ; surtout l’exploration biologique et l’examen clinique élimine une autre cause de chute de cheveux.
Quelles sont les solutions pour maîtriser une chute de cheveux ?
Lorsque la chute de cheveux s’éternise, le médecin recherche d’éventuelles carences nutritionnelles. Il prescrit un bilan sanguin pour vérifier le taux de ferritine. Le médecin élimine aussi une hypothyroïdie avec un dosage de TSH, et vérifie les taux de vitamines B9, B12, et de la vitamine D.
La vie et la pousse du cheveu dépendent de l’équilibre alimentaire, car il se nourrit des nutriments apportés par la circulation sanguine jusqu’à la racine du cheveu, le bulbe. La remarquable solidité du cheveu est liée à son composant majeur, la kératine, qui est une combinaison de 18 acides aminés dont les plus connus sont la cystéine et la méthionine. L’apport alimentaire en bons nutriments est donc nécessaire pour des cheveux en bonne santé : on privilégie une alimentation qui apporte suffisamment d’acides aminés, riche en fer, et en vitamines du groupe B.
Perdre ses cheveux constitue toujours une source majeure d’inquiétude. La perte de cheveux du post-partum se résout, toutefois, favorablement dans la majorité des cas.