Urticaire ou eczéma ? Les symptômes de ces deux dermatoses ont un signe commun, la démangeaison ou prurit, mais aussi de nombreuses différences tant diagnostiques que sur l’évolution. L’une et l’autre entraînent des effets affectant la santé et la qualité de vie, qui doivent être pris en charge par le dermatologue, expert de la peau. Une enquête allergologique s’impose pour les cas rebelles.
Qu’est-ce que l’urticaire ?
12 à 20% de la population présentera dans sa vie au moins une crise d’urticaire. L’urticaire est une pathologie cutanée qui peut prendre une forme aiguë ou chronique.
L’apparition d’une urticaire correspond à l’hyperactivité des cellules mastocytes, qui jouent un rôle déterminant dans la genèse des phénomènes allergiques. Les mastocytes font partie de la famille des globules blancs qui contiennent et libèrent différentes substances chimiques, dont l’histamine.
L’urticaire commune, la plus fréquente, touche la peau de manière superficielle. Elle peut néanmoins présenter un caractère de gravité extrême, en cas d’un œdème des muqueuses ou œdème de Quincke ou de réaction généralisée comme lors d’un choc anaphylactique.
La durée des crises varie de 24 heures à quelques jours, voire quelques semaines. Quand elles sont inférieures à 6 semaines, on est en présence d’une urticaire aiguë. Quand elles dépassent ce seuil, l’urticaire prend alors la voie de la chronicité.
Comment reconnaître l’urticaire ?
Les signes cliniques des urticaires, qu’elles soient chroniques ou aiguës, se caractérisent par une éruption soudaine de plaques roses et de papules sur le corps, occasionnant de fortes démangeaisons. Le diagnostic d’urticaire est assez facile car les plaques sont très caractéristiques : plaques surélevées, rouges, d’une taille allant de quelques millimètres à plusieurs centimètres et qui grattent constamment. Elles restent quelques minutes à plusieurs heures avant de disparaître sans laisser de traces.
Les lésions urticariennes peuvent occuper de larges zones de la peau, comme dans l’urticaire communément qualifiée de géante. Il existe également une forme qui provoque un œdème des tissus quand elle touche les muqueuses : l’urticaire profonde.
Les plaques d’urticaire présentent la particularité d’évoluer au fil des heures. Ainsi, elles peuvent migrer, disparaître, changer de forme ou s’agrandir.
Quelles sont les causes de l’urticaire?
La cellule cutanée en cause est le mastocyte. Certains facteurs, alimentaires par exemple, induisent la libération par le mastocyte d’une substance, l’histamine, responsable des différents signes de l’urticaire. Le gros problème dans l’urticaire n’est pas le diagnostic qui est assez facilement fait par le patient, mais la recherche de la cause ; d’où l’importance de l’interrogatoire pour orienter la cause.
L’urticaire est souvent considéré, à tort, comme d’origine allergique ; en fait seulement 5-10% des urticaires sont d’origine allergique. Ainsi, La majorité des urticaires médicamenteuses ou alimentaires (fraises, crustacés) sont des réactions non allergiques liées à un effet toxique direct du médicament ou l’aliment sur les mastocytes. La recherche allergologique n’est donc pas systématique en cas d’urticaire.
Comment traiter l’urticaire ?
Le dermatologue induit un traitement symptomatique de l’urticaire avec la prescription de médicaments antihistaminiques, à prendre par voie orale. Les spécialités plus récentes sont mieux tolérées que les anciennes, qui présentent l’inconvénient d’être sédatives. Par ailleurs, les lésions urticariennes ne nécessitent pas de soins locaux spécifiques.
Urticaire ou eczéma : comment les différencier ?
L’urticaire et l’eczéma partagent quelques points communs, tels que le prurit, l’inflammation, le rôle du stress dans leur aggravation. Cependant, l’aspect des lésions de ces maladies cutanées diffère notablement.
L’eczéma se développe sur une peau sèche et les lésions ont une évolution moins aigue que l’urticaire. Elles se traduisent par l’apparition de plaques rouges mal délimitées sur lesquelles apparaissent des vésicules, d’un suintement, induisant des démangeaisons intenses. Des croûtes apparaissent par la suite. En cas d’eczéma chronique, une lichénification de la peau apparait, c’est-à-dire qu’elle devient plus épaisse et se marque de stries. De plus, la maladie peut se compliquer d’une infection due au staphylocoque doré, en raison du grattage des lésions.
Les lésions urticariennes communes, quant à elles, ne présentent pas le même aspect. Également prurigineuses, elles se composent de papules et de plaques rouges ou rosées, de dimension variable, capables de se déplacer et dont la forme se modifie rapidement. <
Qu’est-ce que l’eczéma ?
Les causes possibles de l’apparition d’un eczéma sont nombreuses. On classe cette pathologie inflammatoire de la peau en 2 catégories, suivant la nature de son origine. Ainsi, elle peut provenir de causes endogènes ou exogènes.
La dermatite atopique, ou eczéma constitutionnel, relève d’une origine endogène, à savoir une prédisposition héréditaire de l’organisme à développer des allergies : l’atopie.
L’eczéma atopique atteint surtout les nourrissons et les enfants, âgés de 2 à 12 ans ; cependant des adultes peuvent continuer à présenter un eczéma atopique. La dermatite atopique évolue par poussées, avec des périodes de rémission entre les crises. Les lésions provoquent un prurit intense, au point de parfois gêner le sommeil.
L’eczéma d’origine exogène, appelé aussi eczéma de contact ou dermatite de contact, se traduit par une réaction allergique de la peau, en présence d’un allergène externe. C’est une affection très répandue. Elle peut toucher toutes les zones du corps, ainsi que le visage. Sa localisation donne déjà une indication sur la nature possible de l’allergène responsable.
Par exemple, des lésions eczémateuses situées au niveau des mains évoquent un contact avec un allergène provenant de l’utilisation, professionnelle ou personnelle, d’un produit détergent. Si l’eczéma touche les pieds, la teinture, la colle ou la matière des chaussures s’avère une piste possible d’explication. Un eczéma du visage suggère plutôt une allergie à un cosmétique ou à une coloration.
D’autres causes externes sont aussi responsables de l’apparition d’un eczéma. Il peut s’agir de médicaments, de parasites de la peau ou d’un contact régulier avec une pièce de vêtement, trop compressive ou trop rêche.
Enfin, les facteurs environnementaux jouent un rôle important dans le déclenchement de l’eczéma. L’emploi de savons décapants, de cosmétiques inadaptés, de textiles trop rudes ou des lavages corporels trop fréquents aggravent les poussées.
Comment reconnaître l’eczéma ?
L’eczéma évolue en suivant 4 étapes. D’abord, un érythème apparaît sur la peau, laissant la place à de petites bulles ou vésicules, qui contiennent un liquide séreux, de couleur jaune clair. Les vésicules suintent puis s’assèchent pour former des croûtes. Toute l’évolution de l’eczéma s’accompagne de démangeaisons qui induisent un grattage des lésions. La dernière phase se traduit par une desquamation de la peau.
L’aspect des lésions de la dermatite atopique est sensiblement le même que celui de l’eczéma de contact.
Dans les deux types d’eczéma, le grattage entraîne une lichénification de la peau, c’est-à-dire que l’épiderme s’épaissit et se marque de stries. Cette étape manifeste le passage à un eczéma chronique.
Des poussées d’eczéma peuvent être favorisées par un état de stress qui induit une plus grande perméabilité de la peau aux allergènes extérieurs. De plus, la localisation de ces deux types d’eczéma est différente. L’eczéma de contact concerne uniquement les zones de la peau, touchées par l’allergène responsable.
En ce qui concerne la dermatite atopique, celle-ci se développe sur des zones bien spécifiques du corps et du visage, en fonction de l’âge au cours duquel elle apparaît. Elle peut aussi se compliquer avec la survenue d’un eczéma de contact.
La localisation des lésions eczémateuses varie suivant l’âge d’apparition de la maladie. Chez l’adulte et l’enfant âgé de plus de 2 ans, elles se développent surtout au niveau du cou, du visage, derrière le genou et dans le pli du coude. Avant 2 ans, l’eczéma touchera surtout le visage.
Comment traiter l’eczéma ?
Le dermatologue prend en charge l’eczéma grâce la prescription de médicaments et des soins locaux hydratants.
Le traitement médical vise à calmer les symptômes. Le médecin aura recours aux corticostéroïdes topiques topiques, en vue de réduire l’inflammation.
Parallèlement au traitement médical, l’hydratation de la peau est essentielle pour réparer la barrière cutanée. On préconise l’emploi de produits nettoyants sans savon et de crèmes émollientes, afin de réhydrater la peau.
L’interrogatoire voire le bilan allergologique permettent d’identifier l’origine de l’eczéma de contact allergique dans la majorité des cas. Parfois, l’investigation peut être plus complexe lorsque de nouveaux allergènes sur le marché, non encore identifiés, sont en cause.
Les solutions du DermoMedicalCenter
Une suspicion d’urticaire allergique ou un eczéma atopique sévère nécessite parfois une enquête allergologique. Au DermoMedicalCenter, nous proposons des consultations avec nos dermatologues et notre médecin allergologue, dont l’expertise croisée permet une meilleure prise en charge.
Le médecin allergologue effectue un interrogatoire minutieux sur l’état de santé du patient, ainsi que sur son environnement personnel et professionnel. Avec ces informations, il sélectionne les tests cutanés appropriés. Cette méthode a prouvé son efficacité pour déterminer les causes d’une allergie.