Couperose ou rosacée : tout savoir sur les causes et les traitements

Par Véronique, validé par notre dermatologue Dr Nadine Pomarède | 31 octobre 2022 | Dermatologie

En France, entre 4 et 6 millions de personnes, surtout des femmes, souffriraient de couperose. La rosacée est une affection cutanée généralement bénigne mais qui peut impacter la qualité de vie en raison des lésions inesthétiques qu’elle occasionne. Pourtant, une prise en charge selon les signes cliniques est possible avec des traitements adaptés et des soins cosmétiques spécifiques.

Qu’est-ce que la couperose ?

La couperose constitue l’un des symptômes de la rosacée. Elle se traduit par une dilatation des vaisseaux capillaires superficiels du visage, associée à un phénomène inflammatoire. Elle siège sur les joues, les ailes du nez, le front et le menton. L’inflammation proviendrait d’une réponse exagérée de l’immunité innée, face à certains agents extérieurs. Tous les types de peau ne sont pas touchés de la même manière. Ainsi, on rencontre plus souvent des cas de couperose chez les personnes au teint clair. En général, la couperose s’installe progressivement. Les lésions se développent par poussées, avant de devenir permanentes. Tout commence par l’apparition de rougeurs transitoires sur le visage, ou flushs qui surviennent quand les sujets sont exposés à la chaleur, au froid ou à des situations générant des émotions. Les peaux atteintes de couperose sont des peaux réactives ou sensibles, qui ont besoin d’une routine de soin et de cosmétiques adaptés. .

Quels sont les différents types de rosacée ?

Pathologie cutanée complexe, la rosacée comprend plusieurs variantes, dont quelques-unes réclament des soins particuliers et une prise en charge adaptée.

La rosacée du visage érythémato-télangiectasique

L’apparition de rougeurs fugaces sur le visage, aussi appelées flushes, constitue la première phase de la maladie. Ensuite, la deuxième phase, dite vasculaire, se traduit par un érythème facial permanent, accompagné d’un gonflement des tissus et de télangiectasies. Le développement de la rosacée ne suit pas obligatoirement toutes les différentes phases dans l’ordre. De plus, tout au long de l’évolution de la maladie, les périodes de poussées et de rémissions se succèdent.

La rosacée papulo-pustuleuse

On parle souvent, improprement d’acné rosacée. Ce type de rosacée se distingue de l’acné en raison de l’absence de comédons. On observe 2 types de lésions cutanées. Tout d’abord, les papules, petites saillies rouges sur la peau, résultant d’une inflammation du derme et/ ou des papulo pustules. Un acarien, le Demodex folliculorum, serait impliqué dans l’apparition de ces boutons.

La rosacée hypertrophique ou phymateuse

La forme hypertrophique de la rosacée se rencontre rarement et concerne plus souvent les hommes, à partir de la cinquantaine. Le phyma, qui apparaît tardivement au cours de l’évolution de la rosacée, peut réellement défigurer un visage. En effet, des excroissances irrégulières, de dimensions variables, se forment généralement sur le nez, déformant notablement les traits. L’apparition de ces nodules seraient la conséquence d’une hypertrophie des glandes sébacées. D’autres zones de la face peuvent être concernées, mais la localisation sur la région nasale est la plus fréquente. Le rhinophyma, terme employé pour désigner les tuméfactions nasales, se révèle désastreux sur le plan psychologique, d’autant plus qu’il est souvent associé à l’alcoolisme. Bien qu’il soit possible de développer un rhinophyma sans consommer d’alcool, plusieurs études évoquent le rôle néfaste d’une consommation excessive sur l’évolution de la maladie.

La rosacée oculaire

La rosacée du visage peut également s’accompagner de troubles oculaires. Ceux-ci proviennent d’un dysfonctionnement des glandes de Meibomius (DGM), situées dans le cartilage des paupières. Ces glandes, quand elles fonctionnent correctement, sécrètent une huile, qui entre dans la composition des larmes et permet une bonne hydratation de l’œil. Dans le DGM, la sécrétion de lipides dans les larmes devient insuffisante. Ceci entraîne une sécheresse de la conjonctive, des démangeaisons et une irritation du bord des paupières (blépharite), accompagné parfois d’un œdème. Cette affection nécessite une consultation chez l’ophtalmologue, car elle peut se compliquer et altérer la conjonctive ou la cornée.

La rosacée fulminante ou pyoderma facial

Cette dermatose inflammatoire atteint spécifiquement les femmes jeunes, entre 20 et 40 ans et arrive de manière soudaine. Des pustules, des nodules et des rougeurs envahissent le visage. On ne connaît pas les causes exactes de cette complication de la rosacée. Néanmoins, des facteurs hormonaux seraient incriminés, ainsi que le stress et la prise de certains médicaments.

La sacée stéroïdienne

La rosacée stéroïdienne peut survenir consécutivement à l’usage de crèmes ou de pommades contenant des corticostéroïdes, sur une longue période.

Quelles sont les causes de la couperose ?

L’apparition de la couperose pourrait être due à des veines défectueuses, qui perturberaient le retour veineux au niveau du visage. Chez les personnes prédisposées, plusieurs facteurs extérieurs se révèlent impliqués, soit dans son apparition, soit dans son aggravation.

La génétique

On retrouve souvent chez les parents ou la fratrie les mêmes symptômes de rosacée

Les variations climatiques

Le froid et la chaleur influent sur le fonctionnement des vaisseaux sanguins. L’exposition au soleil aggrave la couperose. Une protection solaire SPF 50+ est importante. On peut choisir une crème anti-UV teintée qui masque les rougeurs au quotidien. De même, passer d’une atmosphère surchauffée à des températures plus froides s’avère néfaste pour des vaisseaux dysfonctionnels. Les personnes, exposées à des températures extrêmes en raison de la nature de leur métier, sont ainsi particulièrement concernées.

La consommation d’alcool

Des recherches suggèrent que la prise de boissons alcoolisées pourrait augmenter les risques de survenue de rosacée chez les femmes, et donc de couperose. Selon les chercheurs, l’alcool dilaterait les vaisseaux sanguins et fragiliserait le système immunitaire. Une consommation élevée est corrélée avec un risque augmenté de rhinophyma.

Les plats épicés

La consommation de condiments forts, tels que le piment ou la moutarde, figure parmi les facteurs aggravants de la couperose.

La ménopause

Dès la pré-ménopause, on assiste à une nette augmentation des cas de couperose. Par ailleurs, l’arrivée d’une rosacée à un âge avancé constitue un facteur aggravant.

Comment soigner la couperose ?

Les traitements de la couperose permettent de diminuer les rougeurs, de traiter les lésions inflammatoires et d’améliorer les signes tels que les picotements, inconfort et brûlures.

La routine de soins d’une peau couperosée

Au quotidien, il est indispensable de soigner sa peau en utilisant une routine de soin adaptée afin de ne pas aggraver l’inconfort de ces peaux sensibles. Les personnes atteintes de couperose ont une barrière cutanée altérée, ce qui explique l’inconfort de ces peaux, plus facilement sujette aux allergies. Voici quelques actions possibles pour ménager une peau fragile :

  • protéger la peau du soleil
  • éviter d’exfolier et de frotter une peau couperosée
  • utiliser des produits de soin spécifiquement formulés pour les peaux sensibles

Comment réduire la rougeur cutanée ?

Actuellement, le seul traitement local pour réduire les rougeurs est peu utilisé à cause de sa mauvaise tolérance et du risque de rebond. Il s’agit d’un brimonidine, qui est un vasoconstricteur. Les lasers vasculaires ont une place importante dans le traitement de la rosacée, agissant sur les rougeurs diffuses (érythrose) mais aussi les vaisseaux visibles (télangiectasies). les lasers utilisés sont le laser Nd Yag 1064, le KTP, le laser colorant pulsé et les lampes flashs. Un traitement d’entretien est nécessaire pour maintenir les résultats obtenus. La toxine botulique, sous forme d’injections de type mésothérapie pourrait être intéressante pour réduire l’érythème. Les études manquent encore pour confirmer ou non la place de ce traitement dans la prise en charge des érythèmes de la rosacée. < h3>Existe-t-il des médicaments contre la rosacée ? La rosacée papulo-pustuleuse ou la rosacée oculaire nécessite parfois le recours aux antibiotiques oraux de la famille des cyclines, telle que la doxycycline ou la tétracycline. En traitement local, l’acide azélaïque, et l’< ivermectine> ou le < metronidazole> diminuent l’inflammation. En cas de résistance aux traitements habituels, le dermatologue prescrit de l’isotrétinoïne, à faible dose. Son mécanisme d’action est mal connu. Également utilisée pour l’acné sévère, la prescription de cette substance est très encadrée, en raison des effets secondaires possibles ; ce traitement est contre indiquée en cas de grossesse ou d’allaitement.

Comment prévenir la couperose et la rosacée ?

La rosacée résultant d’une prédisposition héréditaire, il n’est pas possible de la prévenir. Cependant il est important d’éviter tous les facteurs qui peuvent aggraver les poussées de rosacée tels que l’exposition solaire, l’application de produits de soin inadaptés ou la surconsommation d’alcool.

Les solutions du DermoMedicalCenter

Nos centres de dermatologie de Paris et de Bruxelles proposent plusieurs techniques efficaces contre la couperose.

Le laser vasculaire, pour traiter l’érythrose et la couperose

Le laser vasculaire Nd Yag 1064 agit sur les vaisseaux sanguins apparents et la rougeur diffuse. Au fur et à mesure des séances, ceux-ci s’effacent progressivement. Aucune préparation ni aucun traitement n’est nécessaire avant la séance. Les suites du laser sont simples et la reprise des activités est possible immédiatement après la séance.

La lampe flash, une solution contre les rougeurs du visage

Le traitement par lampe flash s’effectue sur une peau sans bronzage. On peut combiner le traitement par lampe flash avec celui du laser Nd Yag 1064. Les suites sont simples. La rougeur immédiate peut être masquée par un correcteur de teint juste après la séance.

Le protocole Kleresca®, contre l’inflammation

Le protocole de soins Kleresca® agit à la fois sur les boutons et l’inflammation. il s’agit de séances de photo modulation LED. Trois à quatre séances, sont nécessaires pour des résultats pérennes. La rosacée est affection chronique, dont les poussées nécessitent une prise en charge globale, incluant un traitement médical, des séances de laser ou de photo modulation LED, et une routine de soins cosmétiques adaptée. Quel que soit les traitements, des séances d’entretien sont à prévoir à intervalle plus ou moins réguliers.


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Véronique Michelan

Rédactrice experte santé

Passionnée par la santé et les solutions beauté bio et naturelles, Véronique a créé son propre blog pour mettre ses connaissances et découvertes à disposition de tous et toutes. Véronique rédige des contenus santé depuis 2 ans pour DermoMedical Center, avec l'aide de l'équipe médicale du centre."

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